Une traduction ?
Colloque final
Dissémination
![]() |
![]() |
![]() |
Guide des bonnes pratiques : présentation des préconisations et outil d'aide à la décisionChristophe Lagneau - Coordinateur du projet - (EID Méditerranée)A ce jour, il n’existe aucune règle clairement établie en France ou en Europe à laquelle peuvent se référer formellement les opérateurs publics en charge d’un programme de lutte anticulicidienne, bien que de nombreux ouvrages fassent référence en la matière. On comprend aisément, dans le contexte actuel (forte demande sociale, risques épidémiques, exigences environnementales), que toute tentative d’établir des règles doive dorénavant s’appuyer sur une évaluation particulièrement approfondie et circonstanciée.
Les résultats des opérations de lutte sont en effet jugés en termes de gain économique et sanitaire pour la société mais aussi sur les conséquences non voulues encourues éventuellement par les populations et l’environnement au sens large.
Le terme « bonnes pratiques » désigne, dans un milieu professionnel donné, un ensemble de comportements qui font consensus et sont considérés comme indispensables1. Il s’agit aussi d’un « ensemble des règles et des principes du métier, permettant la réalisation du service en adéquation avec les objectifs d'efficacité, de sécurité des personnes (avant, pendant et après le traitement) et de respect de l’environnement2 » .
Le guide des bonnes pratiques, tel qu’il a été souhaité et conçu par les opérateurs publics membres de l’ADEGE, a d’abord pour ambition d’apporter les explications utiles à la compréhension des enjeux auxquels ces derniers ont à faire face. Il répond à la volonté de décrire un métier pluridisciplinaire, d’en définir les contours et les principes en mettant en place un cadre plus formalisé -que l’on pourrait qualifier d’« opposable aux tiers ». Toutefois, l’intention de ses auteurs est également d’engager une véritable dynamique d’amélioration continue. C’est ce double objectif qui constitue la principale motivation de ce travail élaboré avec l’appui de la Commission européenne dans le cadre de son Programme LIFE+ 2007-2013.
Le parti pris, original, des auteurs a été de traiter parallèlement la démoustication et la LAV en considérant l’éventail et diversité des situations et les points communs et les différences majeures entre les deux concepts, notamment au niveau des objectifs, des seuils d’intervention, des acteurs impliqués et des procédures.
Le guide constitue donc un socle technique et méthodologique consensuel et indispensable, évolutif et progressif. Il dresse également des pistes de progrès pour l’avenir (qui pourront être les bonnes pratiques de demain) permettant ensuite à chacun d’adapter la recommandation à sa situation. Il est par ailleurs apparu essentiel de formalisé cette démarche au travers d’une charte, véritable engagement volontaire des opérateurs de prioriser en tout lieu la notion de «développement durable».
Enfin, les services techniques des collectivités, les services hospitaliers, les scolaires, l’hôtellerie de plein air et le grand public le public ne sont pas oubliés. L’implication pleine et entière des opérateurs dans les manifestations et les réunions publiques dédiées aux problématiques environnementales et sanitaires est également dictée par la volonté de faire progresser la participation de toute la « communauté » à l’effort de lutte.
A titre d’illustration, ne sont présentés ci-après que quelques éléments marquants parmi les 12 chapitres du guide (cf. Table des matières ci-dessus). Hormis le rappel des notions de base, les chapitres sont constitués systématiquement d’une présentation du cadre général de la thématique, des points à améliorer, des préconisations et d’une description du processus décisionnel sous forme de logigramme et des recommandations d’ordre général et des perspectives.
La maîtrise des effets non intentionnels (développé dans le chapitre 9) constitue un chapitre important. Les opérateurs s’engagent notamment à mettre en place de manière progressive des méthodes de suivi de l’impact des traitements biocides (les produits proprement dit et les moyens d’épandage) sur les populations d’invertébrés aquatiques, les pollinisateurs et d'autres arthropodes terrestres non cibles et la chaine trophique. Des campagnes de mesures des concentrations de résidus de biocides appliqués lors des opérations de démoustication seront menées dans les compartiments aquatiques et terrestres. Sont inclus des évaluations des perturbations sur l'avifaune et la flore consécutives aux activités opérationnelles et au passage des engins de traitement utilisés (effet de piétinement, traces de roue ou de chenille des engins, dérangement de l’avifaune, perturbations sonores,…). Les recommandations et les perspectives ainsi que le schéma décisionnel sont ci-dessous donnés à titre d’exemple.
Enfin, l’évaluation du coût-bénéfice-efficacité-santé-environnement (chapitre 12), constitue bien entendu un des outils d’aide à la décision dont le projet visait la mise en place. Les résultats, obtenus à l’issue des différentes études conduites au cours du projet (en particulier dans les Tâches 2, 4 et 5) et qui ont fait l’objet des présentations précédentes, permettent à ce stade de mieux caractériser les effets non intentionnels des différentes méthodes de lutte tout autant que leur efficacité.
En guise de perspective, dans le cas des traitements larvicides en milieu naturel, il est envisagé de développer un outil d’aide à la décision permettant de confronter l’ensemble de ces paramètres avec les contraintes techniques et biologiques (type de couvert végétal, hauteur d’eau, stade de développement, température de l’eau, possibilité ou non de traiter par voie terrestre ou aérienne,…), le statut de protection de la parcelle et les conditions météorologiques (vent, température de l’air…).
Adopter, faire vivre et évoluer les bonnes pratiques ne pourront se faire qu’en adaptant les plans de formation des agents, en maintenant une veille technologique et en renforçant les échanges entre tous les acteurs impliqués. Enfin, les opérateurs ont convenu unanimement de l’intérêt de mettre en place une norme pour la démoustication et la LAV basée sur ce document.
1 UPJ, 2010. Guide des bonnes pratiques phytopharmaceutiques en espaces publics, édition 2010, 41p. |